Par : Abdelouahhab Errami
1-
Demain je ferai mon chemin
Quand, entre deux coquelicots du monde vacillant sous mes pieds, mon AND glissera dans la paisible galaxie des cimetières
Je traverserai les dessous des trottoirs, le silence des manoirs
Les vestibules du moi
Je quitterai la rive gauche du temps sans objet pour aller vers les ponts trônant dans les hauteurs du vide
Je découperai le dernier quartier de lune sur la planche de mes passions noctambules
Je ramasserai les herbes folles poussant lascivement sur le terreau de mes déboires
Je composerai mon bouquet funèbre, d’un fatras de choses amassées dont ma dernière joie cartésienne refoulée, mes nuits ahuries par la blancheur de ma conscience, ma lune toujours candidement vouée à l’affection distante, mes folâtres herbes, ma seule rose couleur sang, et, bien sûr, ma vraie peur/fausse joie, ma vraie/fausse peur/joie
Cependant,
Avant de prendre mon dernier vaisseau, je tuerai les armées croisant le fer en moi et planterai l’amour dans l’orée d’un matin lève-tôt
2-
Demain, je voyagerai, ne voyagerai pas
Le lendemain me laissera derrière
Avec seule ma lancinante tristesse dans l’orbite des yeux,
Le sautillement des images sur le barbelé du regard
3-
Demain je voyagerai, ne voyagerai pas
Je chevaucherai l’habitacle de la poésie écumant la brume d’une longue nuit passagère
4-
Demain, tous nous voyagerons, ne voyagerons pas.
Demain
Notre destinée nous rattrapera à grand pas.