Pendant le règne du Roi Soleil, il était dur de présenter des critiques aux Nobles ainsi qu’aux Aristocrates étant donné que la liberté d’expression, la liberté de s’opposer même pacifiquement et calmement était inadmissible. Sur ces entrefaites, Jean de la Fontaine a mis en place une idée novatrice et pertinente en vue de critiquer implicitement les hautes autorités au dix-septième siècle.
Il s’agit, à cet égard, d’adresser des critiques, des messages sous-entendus sous forme d’une fable minutieusement rythmée et bien structurée. C’est exactement ce que Jean de la Fontaine maîtrise : l’art de punir doucement et qui consiste à écrire, non pas pour injurier ou humilier mais pour guider, rectifier et réformer.
En récitant soigneusement la vingt-deuxième fable intitulée ” le chêne et le roseau” il apparaît que le poète a fait un choix judicieux concernant les personnages. Cette fois-ci , les deux personnages principaux sont des végétaux soumis à une relation d’antagonisme et de conflit. En d’autres termes Le Chêne et le Roseau sont des archétypes.
Quant au chêne, il incarne l’arrogance, l’orgueil, tandis que Le roseau représente la sagesse ayant comme points forts son jugement juste des choses et son adaptabilité. Le vent va apparaître comme étant l’ élément le plus puissant ayant la capacité de mettre l’arrogance du Chêne en péril en le déracinant, en le punissant impitoyablement et en lui prouvant qu’il est un être faible et mortel.
Certes, une meilleure appréhension de cette fable emblématique exige de relire subtilement l’Histoire du Roi Soleil et de “Nicolas Fouquet “. Le Roi XIV , connu par sa puissance et de qui Voltaire s’est inspiré pour élaborer ce qu’il a appelé ” Despotisme éclairé ” avait des concurrents aussi connus par leur fortune considérable et jouissant d’une stature remarquable. Incontestablement, le procureur général au parlement de Paris ” Nicolas Fouquet ” reconnu comme étant prometteur des arts goûtera , par la suite, l’amertume d’exclusion et d’emprisonnement. Après avoir été Conseiller d’Etat, il est devenu Bani, Perdu emprisonné et condamné à la confiscation de ses biens.
Jean de la Fontaine nous montre, à travers ces vers prégnants, combien c’était pénible le sort de ce Grand homme du château de” Vaux -le-Vicomte” et comment son orgueil l’a mis, au bout du compte, sur le fil du rasoir. De surcroît, il se voit clairement que le Vent renvoie au Roi Soleil dont le pouvoir absolu lui permet d’être “Zeus” qui peut destituer celui-ci ou récompenser celui-là sans qu’il craigne la moindre opposition.
En revanche, Le Roseau qui représente M. le Sage et qui n’est personne d’autre que Jean De la Fontaine devrait être habile et intelligent afin qu’il puisse profiter de la protection du roi et de se mettre à l’abri des maux de la vie. C’est pour cette raison que le poète (le Roseau ) dénonce fermement l’attitude de” Fouquet”( le chêne ) Or nous pouvons dire qu’il a offert une légion d’honneur imméritée au Roi Soleil en faisant l’éloge de sa force émanant de son statut de Monarque absolu.
Jean de la Fontaine aurait dû critiquer le despotisme de Louis 14 et son absolutisme, mais il savait très bien qu’un seul mot contre Louis Le Grand ” était suffisant pour le chasser du château et le mettre dans une cellule obscure. Du coup, il apparaît que cette sagesse pourrait être interprétée comme une forme d’arrivisme dont il se sert le poète en vue de se protéger, néanmoins son attitude est tout à fait justifiable et comp